Le laboratoire Aquaculture, dirigée par l’Unité en Polyaquaculture (PRU) développe une aquaculture villageoise bio, éthique et écologique. L’objectif principal du laboratoire est de favoriser dans les villages côtiers de Madagascar, le développement combiné de différents types d’aquacultures comme autant d’activités génératrices de revenus alternatives à la pêche. La PRU travaille sur la culture et élevage combinés d’algues marines, de concombres de mer et de coraux, afin d’assurer une aquaculture socio-écologique.
Depuis une trentaine d’années , l’aquaculture a continué à se développer à Madagascar, mais pas assez pour surmonter le déclin sans précédent des produits de la pêche. Afin de surmonter progressivement ce problème, l’unité de recherche sur la polychaculture (PRU pour « Polyaquaculture Research Unit ») a été créée en 2012. Elle dispose d’un complexe d’outils de recherche qui permet de travailler sur des techniques simples et accessibles d’aquaculture et le développement de méthodes et processus écologiques, biologiques et socio-économiques.
Les recherches fondamentales, orientées ou appliquées réalisées par l’Unité vise à améliorer continuellement la qualité de la production et donc le développement du niveau de vie dans les villages de pêcheurs tout en favorisant la conservation des écosystèmes côtiers et marins. L’équipe de recherche travaille sur un large éventail de disciplines, y compris l’écologie, la biologie, la génétique, la sociologie et l’économie. Cette approche multidisciplinaire est permise par le caractère multilatéral de la plate-forme composée autour de l’unité: les universités, les autorités administratives, les entreprises privées, les ONG et en particulier les communautés villageoises.
L’unité de recherche a commencé à travailler sur la culture des algues rouges Kappaphycus alvarezii, en se concentrant principalement sur sa pathologie, sur l’amélioration de la production en holothuriculture, y compris l’amélioration d’alimentation des juvéniles et des techniques de traitement pour la production de trepang; Et entre autres, l’étude du potentiel technique et socio-économique de la coralliculture villageoise.
La caractéristique particulière de cette unité est la mise en place d’un système d’aquaculture qui produirait de manière commode plusieurs types de produits aquacoles dans les villages côtiers de la Grande Île, en partenariat avec des entreprises privées, des instituts de recherche, des autorités administratives et des ONG.
Depuis 2012, l’Unité PRU (Polyaquaculture Research Unit) commence ses recherches pour le developpement de l’algoculture à Madagascar.
Les premiers essais de culture de K. alvarezii ont débuté aux Philippines durant la seconde moitié des années 1960. Ces essais pilotes furent conduits conjointement par l’entreprise Marine Colloids et le Dr Maxwell Doty de l’université d’Hawaï. Les variétés utilisées provenaient de variétés locales, sélectionnées dans le milieu naturel (Ask et al., 2003).
La première culture de K. alvarezii à des fins commerciales débuta ensuite en 1971 aux Philippines avec une production d’un peu moins de 1.000 tonnes d’algues sèches par an. Aujourd’hui, cinq pays sont producteurs à l’échelle commerciale (plus de 1.000 tonnes sèches de K. alvarezii produites par an) : l’Indonésie, les Philippines, la Tanzanie, le Vietnam et la Malaisie (Neish, 2012). Les Philippines et l’Indonésie représentent à elles seules plus de 82 % de la production mondiale de K. alvarezii (Neish, 2012). Jusqu’en 2016, ce sont au moins 7 opérateurs privés différents qui s’intéressent à l’algoculture et tentent, avec plus ou moins de succès, de développer des productions commerciales sur les littoraux malgaches. Les contraintes auxquelles elles ont à faire face sont autant d’ordre technique et biologique que social et économique. Depuis 2017 seule la société OCEAN FARMERS (filiale Aquacultures villageoises de COPEFRITO) continue l’activité, avec une prodction de plus de 1000 t (2017).
L’élevage d’Holothuria scabra s’effectue en trois étapes au cours desquelles se développent les individus aux stades larvaire, juvénile et adulte. Le développement larvaire s’effectue entièrement en écloserie. Les embryons sont obtenus par fécondations in vitro. Le développement des embryons dure deux jours. Ils donneront naissance à diverses larves qui se succèderont (Auricularia, doliolaria et Pentactula) et qui finiront par se métamorphoser 15 jours après les fécondations. Le développement larvaire s’effectue dans des bacs d’élevage, les larves étant nourries d’algues phytoplanctoniques. Durant une période de deux mois et demi, les individus issus des métamorphoses larvaires sont élevés sur les parois des bacs d’élevage : ils restent en écloserie jusqu’à ce qu’ils atteignent une taille de 2 cm de long, les individus sont alors appelés juvéniles et sont transférés vers la ferme de grossissement. Le développement des juvéniles s’effectue dans les bassins de pré-grossissement qui contiennent une couche de sédiment récolté dans la zone des herbiers à phanérogames marines. Ils y séjournent entre 2 à 3 mois pour atteindre une taille de 6 à 8 cm de long. Les H. scabra de cette taille sont susceptibles de mieux résister aux diverses contraintes environnementales. Ils sont ainsi transférés dans des enclos préalablement installés en milieu ouvert et y séjournent jusqu’à leur taille commerciale (supérieure à 400g). Cette taille est atteinte en 8 à 10 mois. En tout, l’élevage d’H. scabra dure de 13 à 16 mois.
Les recherches sur les coraux et la coralliculture sont axées sur trois principaux volets: